En 2016, pour la première fois au Québec, 51 % des postes en informatique ne se trouvaient pas au sein d’entreprises spécialisées comme la nôtre, mais plutôt dans les entreprises traditionnelles, telles que les compagnies d’assurances et les banques. L’Industrielle Alliance indiquait justement à La Presse encore cette semaine qu’un emploi sur 5 dans l’entreprise est en informatique. C’est impératif de réagir à ce phénomène, qui ne peut que s’accélérer.
– Paul Raymond, président et chef de la direction, Alithya

Alithya, entreprise québécoise de services-conseils en stratégie et en technologie numérique , accompagne ses clients dans la transformation 4.0, plus précisément par l’évolution de leurs systèmes pour l’optimisation numérique de leurs activités.

Une lumière crépusculaire colorait la vue du fleuve et de la ville dans le bureau du président d’Alithya lorsque je l’ai rencontré. Voilà qui contraste quelque peu avec la position de l’entreprise, qui connaît depuis 6 ans une croissance de 500 % et célèbre en 2017 son 25e anniversaire!

Au Canada, en France et aux États-Unis, Alithya compte 1600 consultants dans les domaines de la planification stratégique, de l’architecture technologique, de la performance et de la transformation organisationnelle, ainsi que dans la mise en œuvre de solutions numériques. L’immigration permet l’embauche de 23 % de sa main-d’œuvre et 35 % de ses employés sont des femmes, soit une part supérieure à la moyenne de son industrie. L’entreprise accorde une grande importance au principe de l’égalité d’accès à l’emploi. Maintes fois primée, Alithya a reçu le grand prix Champion national lors du Gala Prix Créateurs d’emplois du Québec le mois dernier et son président a été nommé récipiendaire EY pour le Grand Prix de l’Entrepreneur de l’Année par Investissement Québec en 2016.

Audacieuse et créative

À une époque où Desjardins devait gérer sa propre décroissance, l’entreprise québécoise avait proposé d’aider tous ses employés intéressés à démarrer une entreprise en leur offrant un premier contrat de deux ans. De nombreux jeunes professionnels en informatique ont choisi de faire le saut. C’est ce qui a donné naissance à Alithya, une petite entreprise de Lévis rassemblant 10 anciens employés de Desjardins. Cette dernière demeure à ce jour un client et est maintenant un investisseur institutionnel avec Desjardins Capital de risque.

En plus de connaître une croissance organique fortement accélérée, Alithya a réalisé 5 acquisitions au cours des 5 dernières années et elle prévoit suivre cette tendance, particulièrement à l’étranger. « On essaie de trouver des entreprises qui nous ressemblent », explique Paul Raymond. « Des entreprises offant un service de qualité supérieure, d’excellente réputation, de marque intéressante, dotée d’équipes motivées qui font face au défi de la croissance. Dans la ‘famille’ Alithya, ils peuvent prendre part à des projets auxquels ils n’auraient pas eu accès avant. »

Cela permet également à Alithya de demeurer pertinente et assez solide dans un milieu où cela est nécessaire pour survivre et évoluer. L’entreprise prévoit devenir une société publique au cours des deux prochaines années pour un développement plus rapide aux États-Unis.

« Dans notre secteur, il y a seulement six ans, le marché canadien était formé de grands joueurs tels que CGI et IBM et de très petites entreprises régionales vraiment spécialisées », mentionne le président d’Alithya. « On est maintenant la deuxième plus grande au pays. Je remarque que notre réussite et notre ambition ont inspiré d’autres PME locales. Tant mieux! Un univers de possibilités s’offre à elles. »

Alithya investit dans la recherche interne afin de trouver des solutions pour répondre aux besoins de ses clients, qui œuvrent pour la plupart dans les services financiers, les télécommunications, la fabrication, l’énergie, le transport, les soins de santé et les services gouvernementaux. « C’est d’ailleurs en se demandant comment on pouvait aider l’un de nos clients qu’on a créé le LAB FinTech, établi de l’autre côté de la rue », indique Paul. « Après avoir présenté une solution très créative, on a monté le Lab de toutes pièces en 6 semaines, et maintenant on y trouve près de 300 postes de travail. C’est le genre de projet qu’on aime », dit-il avec un sourire qui traduit un enthousiasme des plus authentiques.

La quête du talent

« Notre plus grand défi, qui le sera sans doute encore longtemps, c’est la disponibilité de la main-d’oeuvre », souligne Paul. Il était ce matin-là à une conférence de la Fédération des chambres de commerce du Québec. « Dans le contexte du baby boom, la décroissance actuelle de la force de travail se poursuivra pendant quelques années au Québec. Avec 3000 nouveaux diplômés en informatique par année et 12 000 postes disponibles, le recrutement international est essentiel, mais insuffisant.»

Le président d’Alithya s’implique donc dans le groupe CyberCap, OBNL locale qui aide les jeunes en difficulté avec des projets misant sur les médias numériques. Il fait des démarches auprès du premier ministre pour mettre ce programme en place dans toutes les écoles secondaires de la province. Un modèle dans la recherche de mesures concrètes et doublement utiles pour ce problème qui affecte tant l’industrie technologique!

Source: Mélanie Pilon, journaliste pour la Vitrine Star Tech


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